Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Hey salut, moi c’est Laura Giaccordo (Laulau pour les intimes). Je joue avec le numéro 76 qui est le département dans lequel je suis née et avec le nom Benoit sur ma vareuse qui est mon nom de jeune fille. Comme vous l’aurez compris je suis normande et assez fière de l’être cela dit, j’y ai vécu de ma naissance à mes 21 ans. Je suis maman d’une petite Sydney et mariée à Romain qui est aussi au Cippil. Je n’ai qu’un credo dans la vie et ça se ressent beaucoup dans ma façon de vivre l’improvisation : Vis ta vie avec passion.
Comment as-tu découvert l’improvisation théâtrale ?
J’ai découvert l’improvisation théâtrale en 2007. A cette époque je faisais du théâtre classique avec mon meilleur ami Judicaël Vattier et il m’a proposé d’aller essayer le théâtre d’improvisation. Ma réponse a été simple et courte : NON ! Puis il a tellement insisté que nous avons soumis cette décision à un pierre, feuille, ciseau. Je vous écris ces lignes aujourd’hui car j’ai perdu face à lui. J’ai donc intégré la ligue de la FRIT (fédération régionale d’improvisation théâtrale) de Gonfreville l’Orcher. Cette ligue est située dans une ville frontalière du Havre. Et maintenant depuis 10 ans, l’improvisation théâtrale est une seconde nature.
Qu’aimes-tu dans le théâtre d’improvisation ?
Le théâtre d’improvisation est devenu une passion dévorante. Je l’aime pour sa liberté, pour sa faculté à te pousser pour te dépasser, pour sa générosité et pour son ouverture au monde. Improviser me permet d’être qui je veux l’espace d’un instant et de laisser mon imagination partir où bon lui semble. De plus, cette discipline m’a permis de rencontrer des équipes aimant la même chose que moi au quatre coin de la France et même plus loin encore. Pour la petite anecdote j’ai récemment été témoin du mariage de deux improvisateurs belges. Quelle autre discipline permet de vivre des choses aussi fortes ? Je me construis une seconde famille d’improvisateurs et chez moi la famille est sacrée.
Aimes-tu monter sur scène ? Pourquoi ?
Monter sur scène est indispensable quand on veut progresser. Il faut se confronter au trac, aux doutes et à la peur. L’esprit d’équipe est fort au Cippil mais seule la scène peut le décupler. J’aime savoir que je peux compter sur mes coéquipiers, mais j’aime tout autant leur faire savoir que je suis là pour eux. L’improvisation théâtrale est personnelle tout autant qu’elle est collective et seule la scène peut révéler les bienfaits de cette individualité collective (expression philosophique, pour l’explication vous avez 3 heures). Et puis le bonheur de voir des larmes de tristesse ou de joie, des rires, de la perplexité et des sourires sur les personnes formidables qui composent notre public est juste irremplaçable. Le public est le miroir de nos efforts, il n’est pas tendre quand il le faut mais tellement reconnaissant du divertissement que vous leur apportez. C’est le meilleur public de l’Essonne et de la France entière (et je dis ça en toute objectivité).
Racontes-nous une improvisation que tu as joué et qui t’a marquée
L’improvisation qui m’a le plus marquée est une improvisation que j’ai joué avec mon amie belge Nele Canfin. On jouait le rôle de deux amies que la vie est en train de séparer. Elles ne le voulaient pas mais c’était ainsi. Et à ce moment précis où mon personnage a commencé à déclamer toute son amitié pour son amie, je n’étais plus du tout sûre que c’était mon personnage qui parlait. L’improvisation a fait entrer des gens formidables dans ma vie et certains moments sur scène se retrouvent figés entre la réalité et la fiction. J’ai vécu des moments similaires avec mon mari, la scène m’a parfois permis de lui dire des choses que je n’aurai osé lui dire ailleurs.
Quand tu rencontres quelqu’un et que tu lui dis que tu fais de l’impro, comment lui expliques-tu la discipline ?
Tu aimes le théâtre mais tu n’as pas envie d’apprendre un texte ? Vient faire de l’impro
Tu as envie de te dépasser tant au niveau mental que physique ? Vient faire de l’impro
Tu crois que ce que l’on fait est inaccessible pour toi ? Vient faire de l’impro
La meilleure façon pour moi de découvrir quelque chose est de le tester.
Tu lis ces lignes et mes paroles te donnent envie ? Pourquoi ne pas tester ? Le Cippil est là pour toi grand timide, pour toi grand amateur de théâtre classique qui veut se tenter, pour toi grand blagueur de soirée, pour toi, pour toi, pour toi et pour vous tous.
Ce qui te plaît le moins en impro ? Le plus ?
Je pense que j’ai dépeins un gros tableau de l’improvisation pour que tu connaisses déjà ce qui me plaît le plus.
Concernant ce qui me plaît moins dans l’improvisation théâtrale est … …. … … *Votre interlocuteur vous recontactera ultérieurement lorsqu’il aura trouvé une réponse*
Qu’est-ce que t’apporte l’improvisation au quotidien ?
Comme je l’ai dit précédemment j’ai besoin de passion pour vivre, l’improvisation est la mienne. Donner une grande partie de mon temps à cette petite pépite qu’est le Cippil est devenu vitale. Je porte un amour sincère à cette association et à chaque membre qui la compose. Bientôt le Cippil soufflera ses 5 bougies et ça me sert le cœur (positivement) de voir le chemin parcouru tous ensemble depuis la création.
Mais bon je vous vois vous dire que je ne réponds pas totalement à la question alors je vais faire mieux.
L’impro m’apporte stabilité, étant née sous le signe de la boule de nerf ascendant « tout, tout de suite », j’ai appris à me canaliser et à canaliser toutes les petites Laulau dans ma tête qui n’arrivent pas toujours à réfléchir avant d’agir. Plus jeune, je suis arrivée dans une colocation au Havre et là j’ai rencontré Flore Montagnon. Comment vous expliquer en quelques mots ? Et bien j’étais l’archétype de la jeunette sans cervelle et elle tout le contraire de moi. Et bien l’arme première de Flore pour me faire entendre raison a été l’impro (et les longues discussions autour de bière mais c’est une autre histoire). Tout ça pour vous dire que Flore a cru en moi et s’est armée de patience et ce que je suis aujourd’hui est en grande partie grâce à elle et à son arme secrète.
Un dernier mot ?
Again, again and forever !